Cette dix-septième lame baigne dans les astres et dans l’eau, elle représente une femme nue qui n’a rien à cacher de son corps et de ses sentiments. Ce que nous voulions avec Louise était d’illustrer une nymphe d’où le sous-titre de cette série. Il fallait représenter ces déesses de la nature avec des attitudes entre la joie, la recherche et l’apaisement. L’étoile représente un passage passif, où l’individu s’abandonne et se ressource, il observe ce qu’il se passe autour de lui, profite de ce que la nature lui apporte.

Louise : Nous avons choisi pour cette nouvelle arcane de m’incarner en nymphe florale, en écho à l’épanouissement du printemps. Il s’agit d’une nymphe Limniade, de la famille des Epigées, les nymphes terrestres. La limniade étant la divinité des fleurs et des plantes, j’ai me suis donc entourée d’une vegetation luxuriante, au sein de laquelle je surgis comme une pâle apparition. Il s’agit ici d’un personnage naïf et proche de la nature, doté d’une sensibilité néoplatonicienne. Elle exalte la nostalgie d’un monde mythique, mais aussi un renouveau cyclique, car associée ici au printemps. J’ai beaucoup aimé le traitement de Pauline, qui souligne justement cette nostalgie, avec une vision un peu brouillée et des couleurs légèrement passées, pareille à un souvenir. La grâce païenne, héritée de la sensibilité de Botticelli, est rappelée par le fragment de statue drapée, pressque enfouie sous le déluge de verdure. Cette séance puise aussi son inspiration dans la venusté sculpturale des nymphes peintes par les artistes académiques du XIXème siècle, comme William Adolphe Bouguereau ou Guillaume Seignac.